Les
Américaines se pâment devant sa coupe au bol"so
chic", s'enquièrent de la façon"so
french"denouerson
foulard autour du cou, s'émerveillent face à son élégance"so
parisienne"et
jalousent son IMC (indice de masse corporelle) 100 %made
inFrance. A 67 ans,
Mireille Guiliano, ex-porte-parole du champagne Veuve Clicquot mariée à un
Américain, n'en finit pas d'incarnerle
savoir-être de la femme hexagonale."Je
veuxfairela
promotion de mon pays d'origine", insiste la Franco-Américaine, qui
habite New York. Son cinquième livre,Ces
Françaises qui ne font pas de lifting : commentvieilliravecstyleet
élégance, paru aux Etats-Unis le 24 décembre, confirme son aura. Trois
semaines après sa sortie, il se hissait déjà à la quatorzième place du
classement des meilleures ventes duNew
York Times.
Car
s'il est une figure qui échappe à la vindicte dont la France fait régulièrement
l'objet chez les Anglo-Saxons – dernier épisode avec l'article controversé
paru le 3 janvier dansNewsweeket
dénonçant la gabegie supposée de l'Etat-providence –, c'est elle, la
femme française. Pionnière, Mireille Guiliano a ouvert la voie avec son
premier opus patriotique :Ces
Françaises qui ne grossissent pas : les secrets du "maigrir
gourmand". Paru en 2004 aux Etats-Unis et traduit en 37 langues (édité
en 2005 en France chez Michel Lafon), il s'est vendu à plus de trois millions
d'exemplaires. Un véritable filon que l'édition américaine met à profit en
empilant les titres :Oh
là là, les secrets des Françaises pour sesentirbelles
chaque jour, Guide pouraiderles
femmes àtrouverla
Française qui sommeille en elles...
PAYS
TRÈS FANTASMÉ
Si
les statistiques corroborent le discours sur la minceur des Françaises, nul
besoin de données chiffrées pourporteraux
nues leur style et leurs manières. Il y a un an, Pamela Druckerman faisait
sensation outre-Atlantique. DansBébémadein France(Flammarion),
cette ancienne journaliste duWall
Street Journalde 44 ans,
habitant un quartier bobo de l'Est parisien avec son mari, Simon,reporteranglais, et leurs trois enfants, révèle les"secrets"de
l'éducation"à
la française"et
dresse un tableau dithyrambique. La France serait un pays où les foyers sont
de véritables havres de paix, où les mères restent femmes, où l'Etat, avec
ses crèches publiques etsesallocations
familiales, encourage la maternité et épaule les parents. Où les couples
continuent d'avoirune
vie en dehors de leur progéniture et élèvent des bambins qui font leurs
nuits à deux mois, mangent des brocolis, ne grignotent pas, disent
"bonjour" et "merci". La version américaine (Bringing
Up Bébé), parue début 2012, est restée dans le top 10 des meilleures
ventes duNew
York Timespendant
plusieurs semaines. Un succès tel qu'un second volet, façon guide pratique,
a été publié un an plus tard.
"Dès
que l'on compare les États-Unis et
la France, le débat est vif car cela met face à face deux systèmes
historiquement concurrents : l'individualisme contre la solidarité,
analyse Rodney Benson, professeur à l'université de New York.Avec
Pamela Druckerman, il s'agit d'une Américaine qui remet en cause son propre
modèle.""La
France reste un pays très fantasmé, note Géraldine Lepère, auteure du
blog Comme une Française destiné aux Américaines et aux Anglaises fraîchement
débarquées en France.Et
la Française véhicule une image de perfection qui impressionne
beaucoup."Aussi
fascinante qu'exaspérante."Les
Anglo-Saxonnes sont intimidées, estime Mireille Guiliano, à qui ses
collègues américaines ne cessaient dedemanderdes
conseils.Notre
façon deblaguer,
de flirter,
d'êtrecoquette
sans enrajouter...
Elles nous envient."Désormais,
les éditeurs lui réclament un sixième volet sur l'amour et le sexe à la
française. Mais l'auteure n'en démord pas :"Trop
personnel. C'est le livre que je n'écrirai jamais !"